Conversation avec les mandaloriens

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Varlad regarda le petit groupe de mercenaires d'éloigner. Privé de leur chef, ces mandaloriens renégats n'avaient plus de raison de s'attarder. Bien que leurs intérêts aient été opposés, le jeune padawan avait été impressionné par leurs compétences martiales. Si ses compagnons n'avaient pas été si doués au sabre-laser, qui sait ce qui aurait pu arriver...

Maintenant que la bataille était terminée, il ne restait plus qu'à embarquer ce fichu général Zaroth et à le ramener sur Coruscant. Là-bas, il pourrait être jugé pour ses crimes et donner le nom de ses complices.

Mais tout cela prendrait du temps. En attendant, Varlad était curieux. Il avait souvent entendu parler des mandaloriens au Temple Jedi. Souvent d'un ton de mépris mêlé de fascination. Il s'agissait des seuls humains "normaux" capables de tenir tête aux utilisateurs de la Force. Varlad avait fait quelques petites recherches de son côté. Il avait lu le déroulement des guerres mandaloriennes, étudié la transformation de cette armée en communauté et même appris quelques mots de leur langue.

Il s'approcha de la vieille femme casquée qui semblait être leur chef.

- Oya ! lui lança-t-il.

" K'oyacyi, jedi... Je vois que tu connais déjà le salut mando. "Gar no Saaay dir tikoo", apparemment, vous jedi apprenez vite les coutumes d'un peuple que vous avez appris à haïr... Comme nous avons nous même appris à combattre votre confrérie. Mais ne t'inquiète pas, les Vod'ade du clan Khorr Sakah ne voient pas aussi loin que cela... J'imagine que tu penses que nous sommes des tueurs assoiffés de sang qui parcourons la galaxie en quête de proies. Pas étonnant que Nell'ika soit reparti si rapidement dans son école... Mais si nous ne faisions pas cela, ramener des criminels ou des citoyens traqués pour une justice ou une organisation dont nous nous fichons complètement, nous ne pourrions faire vivre nos familles et nos amis sur notre planète. Vous défendez les vôtres et nous défendons les nôtres... J'imagine que c'est comme ça que tout a commencé. "Aliit ori'shya tal'din", la famille vaut plus que le sang, padawan, n'oublie jamais ça.

Si un jour nos routes devaient se croiser une nouvelle fois j'espère que nous comprendrons. En attendant montre ceci à tes frères et explique leur tu as croisé un jour un groupe de mando'ade, une vraie famille, et que vous vous êtes séparés "su'cuyi", toujours vivants... Peut-être que les prochains jedi et mando qui se rencontreront éviteront de s'affronter. Trop de nos frères sont déjà morts pour rien."

Et elle te tend ceci :


En attendant faites attention à ce chakaar de général. A cause de lui nous avons perdu un bon paquet de crédits. Sa peau ne vaut rien. Derrière ce dik'ut il y a la Sorrahn Autonomie Minière il n'est même pas une arme entre leur mains. Je ne sais pas quels sont les plans de cette entreprise mais ils nous ont payé un sacré paquet pour lui... Ce n'est pas normal ça pue autant que de la Birr Kan d'un mythosaure... Fais attention petit... Je le dirai à Nell'Ika..."

Varlad se gratte la tête, l'air indécis. Il n'a rien compris du vocabulaire mandalorien, à part "vod'ade" (frères). et dik'ut. Mais le reste, il l'a à peu près saisi. Il s'avance vers Kad'Yah et accepte le couteau en bes'kar avec le respect qui est dû à ce présent.

- La voie des Jedi n'est pas celle de la vengeance, énonce-t-il doucement. Vous nous avez apporté de l'aide et nous vous avons aidés en retour. Je rapporterai cela au Conseil Jedi. Le sang n'a que trop coulé entre nous.

Il s'incline à nouveau.

- Mais comment connaissez-vous la Sorrahn Autonomie Minière ? Ce sont vos employeurs ?

"Oui. Ils nous ont donné une grosse somme d'argent pour ramener la tête de ce renégat sur un plateau. Galaar a été payé pour le protéger et je suis prête à parier que Zarroth lui a versé un pourcentage des recettes des exploitations d'une mine ignorée sur Kherdès. C'est comme ça que la SAM fonctionne : elle envoie des droids sondes sur un monde à la recherche de minerai et comme par magie, quelques semaines après un coup d'état éclate financé par un mystérieux bienfaiteur. C'est comme ça qu'ils ont pu devenir maître de nombreux mondes au nez et à la barbe de la République.

Une foi les mines exploitées et les minerais récupérés, ils laissent une faible commission au nouveau gouvernement, et reprennent leurs armes et véhicules. Ensuite le Soleil Noir s'installe généralement quand ils voient que les militaires sont débordés par la gestion d 'une planète, mais la SAM est déjà loin et fait fructifier son pécule, et le pire c'est que je suis sure que beaucoup de cet argent est investi dans des entreprises républicaines. J'ai aucune preuve mais j'en suis persuadée...

Enfin bref la SAM nous a donné pas mal de pognon pour Zarroth elle ne voulait pas que le général parle. Elle emploie souvent des mando. C'est le principal patron du clan Khorr Sakkah d'ailleurs. Mais on devra leur dire que le général nous a filé entre les doigts. Les patrons de la SAM nous craignent heureusement. Ils ne veulent pas que les restes de l'Empire Mando se soulèvent contre eux et que Mand'alore le Déviant, notre chef n'en vienne à intervenir. L'affaire sera étouffée, mais à mon avis Zarroth ne fera pas long feu, vous avez intérêt à l'interroger très vite.

Bon pour le couteau en Besk'Ar, pas la peine de le montrer au anciens de ton temple. Parle juste aux jeunes recrues, ils seront moins englués dans les idées du Conseil. Les autres devraient en recevoir un aussi. Alors garde le précieusement il te sauvera surement la vie..."

Varlad sourit.

« Je connais la valeur du besk'ar. J'essaierai d'en faire bon usage, pour honorer ceux qui me l'ont offert.

Pour la SAM, vous qui la connaissez bien, n'est-elle vraiment guidée que par l'appât du gain ? J'ai du mal à croire qu'on puisse renverser des gouvernements légitimes pour faire plus de bénéfices...
Je vais faire passer l'info, quoi qu'il en soit.

Et que craignez-vous pour Zarroth ? Si ce n'est qu'une compagnie minière qui donne des fonds à des apprentis dictateurs, elle ne devrait pas pouvoir l'atteindre au temple... »

Il se tait ensuite, gardant ses questions sur Mand'alore le Déviant pour plus tard.

"Mais pourquoi cette tactique contre les mondes de la république ?" s'étonne le jeune omwatti. "Les gouvernements corrompus ne manquent pas en son sein. L'utilisation de la technique en accord avec le Soleil Noir peut aussi y marcher..."

- D'accord... répond pensivement le jeune padawan, les yeux dans le vague. Ca supposerait des appuis un peu partout, alors...

Il semble réfléchir un instant, puis reprend :

- Au fait, vous m'avez parlé de Mandalore le Déviant ? Qui est-ce ? Je n'en ai jamais entendu parler...

"Quand les parias sont plus nombreux que les loyalistes, sont-ils encore des parias ?" réfléchit à voix haute le jeune padawan.

"Moi qui croyait que les Mando'a consacraient leur vie au combat... En fait, vous êtes des spécialistes de la survie." conclut-il.

Il sourit.

"Vous faites ce que vous pouvez pour que votre culture survive. Mais j'imagine que vous aussi, vous avez des principes, des valeurs. Je ne pense pas que les Mando'a puissent s'abaisser pour leur vie...."